mercredi 29 octobre
Avant notre départ, on nous disait que ce serait ça
mais ce fut plutôt ceci
...Même si nous nous sentions presque dans l'action lorsque les jeeps de la police nous ont talonnés puis dépassés. En toute franchise, ils ne s'intéressaient pas aux aventuriers des palaces de Haute-Égypte que nous sommes !
Ebtissam notre guide et Georges le correspondant de Voyageurs du Monde sont dans le hall du Novotel à 9h précises, nous aussi, prêts à partir avec les bagages pour cette dernière journée consacrée aux chrétiens d'Egypte. Demandez le programme : visite le matin du quartier copte, le vieux Caire et interview de Monseigneur Yohanna Golta en soirée. Nous nous retrouvons avec Bakr, le chauffeur, (oui ! C'est une superproduction digne de Cecil B de Mille avec chauffeur, guide et organisateur local) comme pour chaque déplacement dans les bouchons du Caire.
L'entrée du quartier copte est contrôlée par la police touristique, très présente sur tous les sites et Ebtissam commence à nous raconter l'histoire de ce premier quartier habité dans la capitale égyptienne. Le Caire est une ville nouvelle comparée aux capitales des pharaons. Durant l'ancien empire, il y a 5000 ans c'était Memphis, sur les bords du Nil et pas du Mississipi, Khéops en fut l'un des rois. Les guides, depuis Jean Sage le premier jour, nous ont expliqué que Copte signifie égyptien, c'est l'évolution du nom grec.
En France, lorsqu'on parle de coptes, on sous-entend les chrétiens d' Egypte (le gouvernement les estime à 2% de la population, 10% est généralement admis mais l'église copte orthodoxe revendique 17%) qui sont majoritairement orthodoxes, les catholiques sont de 150 000 à 250 000.
Nous allons surtout visiter des églises orthodoxes qui ont été construites au cours des premiers siècles. L'arrivée des catholiques est beaucoup plus récente, pas plus de deux siècles.
Nous allons surtout visiter des églises orthodoxes qui ont été construites au cours des premiers siècles. L'arrivée des catholiques est beaucoup plus récente, pas plus de deux siècles.
Nous faisons l'impasse sur le musée copte qui mérite d'être parcouru tranquillement et demande au moins deux heures. Un seul musée dans "Suivez Le Guide" suffira et ce sera le musée égyptien.
Ebtissam nous fait entrer dans l'exceptionnelle église suspendue bâtie au-dessus de la forteresse romaine qui lui sert d'assise. Certaines icônes datent du cinquième siècle. Nous commençons avec la plus belle église du Caire.
Suivront les églises Saint-Georges, Saint-Serge bâtie au quatrième siècle au-dessus d'une crypte, dans laquelle, selon la tradition, la Sainte Famille aurait trouvé refuge durant sa fuite en Egypte.
Suivront les églises Saint-Georges, Saint-Serge bâtie au quatrième siècle au-dessus d'une crypte, dans laquelle, selon la tradition, la Sainte Famille aurait trouvé refuge durant sa fuite en Egypte.
L'église, comme le reste du quartier, est à un niveau inférieur à l'actuel niveau de la rue. Ebtissam nous conduit ensuite au monastère Saint Georges puis vers la synagogue Ben Izra récemment restaurée. C'est là qu'on nous demande gentiment de ranger les micros car nous n'avons pas de permis d'enregistrer en extérieur....On ne discute pas.
La tradition dit que c'est l'endroit où l'on a découvert Moïse flottant sur le Nil. Nous prendrons le temps avec Ebtisssam d'appuyer sur REC discrètement avant de quitter le quartier.
Nous enchaînons avec l'église Sainte-Barbara, construite entre les murs de la forteresse de Babylone (rien à voir avec l'Irak), elle aurait été bâtie au IVème siècle. Malheureusement détruite lors de l'incendie de Fustat en 750 (première capitale arabe d'Egypte, dans le Vieux Caire aujourd'hui ), elle est reconstruite au VIIIème siècle puis connut de nombreuses restaurations et transformations. Sainte Barbara aussi appelée Sainte Barbe fut assassinée par son père pour s'être convertie au christianisme.)
Ebtissam aimerait nous emmener dans chaque église, nous préférons terminer avec le couvent de Abu Seifen, dédié à Saint Philopater Mercurius. Nous enregistrons ceux qui prient et chantent dans l'église et autour de la tombe de Tamav (Mère) Erini décédée en 2006. Nous sommes fascinés par ses portraits grand format sur les murs circulaires de la chapelle qui abrite son tombeau. Lumineuse, souriante, nous comprenons la dévotion dont elle fait l'objet. On peut aussi, comme dans bon nombre d'abbayes françaises, acheter les produits « maison » et prendre un repas sur place.
Un dernier thé en terrasse d'un café populaire du Vieux Caire et nous libérons notre guide. Ce fut un vrai plaisir de passer cette journée et demie avec Ebtissam.
C'est le moment de faire les derniers achats avant de rejoindre sur la route de l'aéroport l'évêque Youhanna Golta au collège Saint-Georges.
C'est le moment de faire les derniers achats avant de rejoindre sur la route de l'aéroport l'évêque Youhanna Golta au collège Saint-Georges.
La nuit est tombée, nous l'attendons dans la cour. Nous avons prévu d'évoquer avec lui le voyage de la Sainte Famille en Egypte. Il est un peu embarrassé pour nous en parler car il n'y croit pas. Nous le trouvons en revanche très critique sur l'islam (mais pas sur les musulmans). A 77 ans, il a de l'allure en col romain et soutane. Il s'en passerait volontiers mais nous confie qu'ici l'habit fait l'évêque. Pas si courant de rencontrer un évêque titulaire d'une carte de presse ! Nous évoquons la sécurité des chrétiens coptes en Egypte. Pour Monseigneur Golta, la violence est davantage psychologique que physique même si un attentat visait des chrétiens il y a un an à la sortie d'un mariage. N'oublions pas non plus le 1er janvier 2011, les 21 morts et 79 blessés d'Alexandrie.
Youhanna Golta a son franc-parler, il aime beaucoup Paris et faire des recherches à la Bibliothèque Nationale. Nous enregistrons près d'une heure, la nuit cairote est douce. Mais Bakr le chauffeur et Georges notre « ange gardien » au Caire nous rejoignent, direction l'aéroport pour le vol retour.
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