Les chiffonniers du Caire

mercredi 5 novembre 2014

C'était du 19 au 30 Octobre 2014


Un voyage à revivre ici au fil des jours... Nous sommes rentrés RAVIS de ces 10 jours en Egypte. 



Passant d'un quartier populaire et périphérique du Caire, celui des chiffonniers, chez  Soeur Sara, au luxe des palaces de légende de Luxor et Assouan, au charme du Steam Ship Soudan remontant le Nil, nous attendant à croiser Agatha Christie sur le pont, des temples de Haute Egypte aux pyramides de Guizeh, avant de terminer le voyage dans les rues du Vieux Caire. 

Une ultime interview juste avant le vol retour avec un évêque copte catholique nous a permis de boucler la boucle.

Merci à Jeanine Ortiz, Jean Sage et Robert Fery.
Merci à l'Office National du Tourisme Egyptien, Sarah Saint Martin et Vanessa Descourtis (Indigo Consulting).
Anne Dumesnil (Voyageurs du Monde) et à tous ceux qui nous ont permis de voyager dans d'excellentes conditions.
Les réceptifs aux aéroports, les guides, les chauffeurs ainsi que toutes celles et ceux qui ont accepté de répondre aux questions à notre micro.

N'hésitez pas à consulter: egypt.travelvoyageursdumonde.fr et operation-orange.org

Un voyage à découvrir en 9 articles et 5 diaporamas avant les émissions radios courant 2015.

C'est parti! Enjoy.

mardi 4 novembre 2014

Take Caire...nous disaient-ils...

Dimanche 19 octobre

Embarquement pour l'Egypte, avec Romann, pour notre voyage millésimé 2014, nous prenons les chemins aériens des écoliers. Luxembourg-Milan-Rome et enfin Le Caire. 12 heures de voyage alors que la capitale égyptienne n'est qu'à 4 heures de Paris. 


 Nous aimons traîner dans les couloirs des terminaux et, comme Gilbert, regarder les avions...Il faut ajouter que le tarif pratiqué par Alitalia est le plus économique pour les vols du 19 octobre.


Atterrissage à 1H30 du matin, un employé du Novotel airport nous accueille dès l'entrée dans le terminal, non ! ce n'est pas un traitement VIP, c'est le cas pour tous les clients et, bonus, il se charge de nos visas, obtenus en quelques secondes. 5 minutes de bus et 5 minutes de plus pour rejoindre notre chambre, nous voilà enfin couchés. La nuit est douce et étoilée. Il est 2H45. Notre périple égyptien débute en douceur. La voiture qui nous conduira vers Mokhatam, le quartier des chiffonniers de Soeur Emmanuelle, nous prendra à midi. 


Lundi 20 octobre

Réveil à 8 heures, le ciel est bleu, une vingtaine de degrés. L'omelette et les crêpes sont très correctes. La piscine du Novotel nous attend. Autant vous le préciser tout de suite, nous nous sommes programmés un temps de piscine dans chaque hôtel. Il faut ajouter que la situation internationale amène les amène à pratiquer des tarifs attractifs et les 4 étoiles moyenorientaux sont au tarif des 2 étoiles européens. 


Après 45 minutes de minibus, dans un Caire où la circulation est « normalement » dense, Ahmed, notre chauffeur, nous dépose à l'entrée de Mokhatam. 


Nous en entendons parler depuis des années, depuis que Soeur Emmanuelle a fait découvrir aux français, ceux auprès desquels elle vit, les chiffonniers du Caire. Elle nous a rendu visite deux fois à Jérico, mais c'était déjà, à plus de 80 ans,  après son retour en France. Soeur Sara a repris le flambeau et c'est elle qui est l'ambassadrice des Zabellines qui sont près de 30 000 dans ce quartier au sud de la capitale.

Nous devions impérativement être le 20 octobre sur place afin d'y retrouver « l'ami Jean » qui depuis 40 ans apporte son aide aux sœurs. Quand Emmanuelle lui demande d'apporter un cabinet dentaire lors de son prochain voyage, il s'exécute ! Jean Sage les a aidées à construite l'école, le lycée, la clinique et cette fois encore, les 2 groupes qui l'accompagnent en Egypte aterriront « chargés ». 


Nous avons aussi une pensée pour notre ami Robert Fery, le prêtre qui dirigea et présida Radio Jerico Metz et qui est à l'origine de ces rencontres, lui qui côtoya aussi sœur Emmanuelle pour quelques uns de ses projets dont la maison de vacances en bord de mer. L'ami Jean, géographe de formation, est aussi un égyptologue passionné et ceux qu'il accompagne auront un guide d'exception. Nous faisons la connaissance de Mourad, le réceptif, qui a organisé sur place leur séjour. La qualité de son français m'amène à lui demander s'il a vécu dans notre pays...mais non !


Nous passons l'après midi avec ce groupe d'une trentaine de personnes avec lesquels nous aurons peu le temps de faire connaissance, court enregistrement avec Georges qui fut député de l'Isère pendant plus de 25 ans et qui a soutenu les projets de Jean Sage. Nous prenons tout d'abord la direction de l'église St Siméon, taillée dans la roche et nous engageons sur les « Champs-Elysées » , la presque avenue de Mokhatam. 


Comme partout en ville, ça bouchonne ! Les camionnettes, les voitures, quelques charrettes, toutes surchargées de déchets collectés. Depuis le départ des sociétés étrangères en 2011, les zibellinnes ne chôment pas. 

Les ordures sont apportées et triées, dirigées vers l'usine de compost, en périphérie de ce quartier lui même excentré. Tous les commerces sont représentés chez les chiffonniers : du bijoutier au pharmacien. En près de 40 ans, on est passé du bidonville aux maisons de briques. 


Nous visitons la clinique « Princesse Grâce » puis rejoignons sœur Sara à la maison des femmes. Monica, en 3ème année de médecine, affirme sa volonté d'être le premier docteur natif du quartier. Les autres sœurs entourent Sara mais  nous avons peu le temps de nous attarder, car, à quelques dizaines de mètres de là, dans « la plus belle école du monde » selon Jean, plusieurs centaines d'élèves nous attendent pour un grand spectacle de chants et danses. 


Ce sera sans doute un peu trop long, mais ils ont tant travaillé. Ce ne sera pas un feu d'artifice pour le tableau final mais une coupure de courant. Heureusement grâce au projecteur de la caméra d'un reporter local, nous ne manquerons pas la fin du show. 


Quelques questions encore dans l'obscurité à la dauphine de sœur Emmanuelle, dont la petite maison fut la toute première du quartier construite en briques et nous reprenons la route. La rue principale de Mokhatam bouchonne toujours en soirée. Une camionnette accroche notre minibus. Pas de constat, elle n'est pas assurée.


 Nous retrouvons le Novotel airport à 21h. Dîner rapide et au lit. Si nous sommes couchés lundi à 2h45, ce sera l'heure de notre réveil demain matin afin de ne pas manquer notre vol de 5h pour Louxor. On s'endort tard, on se lève tôt, les nuits sont courtes....qu'importe ! nous reprendrons des forces, inch'allah à la piscine du Winterpalace, l'un des deux palaces historiques de Haute Egypte 
!


dimanche 2 novembre 2014

Luxe à Luxor

Mardi 21 octobre      

Mohammed nous accueille  à Luxor, à 700 km au sud du Caire, il est à peine 6 heures du matin, il travaille pour Voyageurs de Monde. Une heure de vol seulement depuis Le Caire, une vingtaine de minutes pour rejoindre le palace historique Sofitel Legend Winterpalace sur les bords du Nil, où nous passerons une nuit avant d'embarquer demain sur le mythique Steam Ship Soudan. 


Nous nous glissons dans les pas d'Agatha Christie. Voyageurs du monde nous a invités à passer 48 heures à bord du bateau qui inspira « Mort sur le Nil » .En revanche pour la nuit au Old Winterpalace, même avec un tarif préférentiel, nous vivons au-dessus de nos moyens. Mais on ne vit que deux fois, la prochaine sera à Assouan dans l'autre « Old », le Cataract.


Après avoir pris notre grande chambre avec vue sur les magnifiques jardins, nous faisons la connaissance d'Emile, notre guide  et lui laissons carte blanche. 



Il faudrait au moins 2 jours bien remplis  pour découvrir seulement les principaux sites de Al Uqsur, l'ancienne Thèbes. On associe Louxor à Karnak, nous y terminerons la matinée. 



Après quelques minutes face aux colosses de Memnon, parmi les différentes vallées sur l'autre rive, la rive ouest du Nil,  Emile souhaite nous emmener vers celle des artisans, beaucoup moins visitée que celles des rois, des reines ou des nobles. 


Quand on parle de vallée, on sous-entend la visite des tombes. Les plus célèbres sont celles des pharaons, Toutankhamon (la plus intacte), une demi douzaine de  Ramses ou Nefertari mais notre guide nous conduit vers le village de Deir el-Médinat créé pour héberger les ouvriers et  artisans travaillant aux nécropoles. Ouvriers, artisans mais pas esclaves ! 


Protection sociale, jours de congés et vacances nous dit Emile, il leur arrivait même de manifester il y a 3500 ans. Toutes les tombes n'ont pas encore été mises au jour. Howard Carter aura passé 4 années à chercher celle de Toutankhamon avant qu'elle ne soit découverte par hasard en 1922. 
Nous nous arrêtons ensuite au temple d'Abu (Habou) dédié au culte d'Amon. 


L'enceinte abrita une communauté chrétienne jusqu' àu début du 9e siècle. 



Emile nous explique au passage la technique de momification. C'est un temple moins visité, négligé par les visiteurs au pas de charge. 

Nous terminons la matinée à Karnak qui fut le plus vaste complexe religieux au monde avec 700 prêtres. 


Le choc, c'est cette forêt de 134 colonnes de 23 mètres de haut pour les plus hautes. La construction s'est étalée sur plus de...2000 ans. 



Après cette matinée bien remplie, nous décidons de profiter de la piscine de notre palace ! Luxe à Luxor ! 


Emile nous retrouve en fin d'après midi pour découvrir notre temple du soir, celui de Luxor, à deux pas de l'hôtel. 


Les projecteurs mettent en valeur les sculptures et leur relief. Un projet pharaonique est en cours de réalisation, la restitution de l' allée des sphinx du temple de Luxor à Karnak...près de 3 km de long. C'est tout le cœur de la ville qui est en travaux.


Visiter le temple de Luxor c'est aussi découvrir l'emplacement original de l'Obélisque de la Concorde érigé en 1836 à Paris,non pas volé mais offert par Mohammed Ali Pacha, vice roi d' Egypte à Charles X. Sa soeur jumelle se dresse à l'entrée.


Dernière découverte, une dégradation ! le nom de Rimbaud, gravé sur un mur du temple...à 4 mètres du sol. Bizarre...Bizarre...


(où est Arthur? zoomez sur la partie supérieure)

Non, Arthur n'avait pas d'échelle à sa disposition, l'explication est plus simple : les temples étaient en partie ensablés à la fin du XIXe siècle et le sol bien plus haut qu'aujourd'hui ! 





Emile nous accompagne enfin pour un dîner typiquement égyptien, en terrasse d'un petit resto qui connaît la crise, car nous sommes ce soir les seuls clients. Vin local à discrétion...à savoir eau minérale.


Nous quitterons Louxor demain matin, sans avoir tout vu, mais avec l'envie de terminer la visite une prochaine fois. Nous aurons croisé  très peu de touristes en ville. 



Depuis la France, on surestime probablement les risques liés à un séjour en Egypte. Ce fut une longue journée, nous retrouvons avec bonheur notre belle chambre au Winterpalace qui a toutefois les tapis aux couleurs un peu passées et la façade qui pèle un peu. 



Si nous étions rentrés en calèche, nombreuses à Louxor, elle aurait pu nous déposer à la porte de la chambre, vu la largeur du couloir ! 
To be continued on the Steam Ship Sudan, demain matin nous embarquons pour Assouan...Rendez-vous sur le Nil...

samedi 1 novembre 2014

Vie sur le Nil

Mercredi 22 octobre 

A 11 heures nous embarquons sur le " Steam Ship Sudan". Chaque cabine a son nom lié à l'histoire de l'Egypte et du bateau. 
Cabine 17: " Le vénitien inconnu " pour Romann, qui garde ce soir encore son mystère, pas Romann mais le vénitien. 
Cabine 15: " John Mason Cook" pour Thierry, le fils de Thomas...pas Thierry mais John Mason. En effet J.M Cook est le fils de Thomas Cook... L'inventeur du voyage organisé.


Nous avons chacun notre cabine au 1er étage du bateau. 


Au-dessus le  pont « bronzage » et en dessous le salon et la salle à manger. 


Amir, le directeur du bateau nous accueille chaleureusement. 


67 hommes d'équipage travaillent et sont logés à bord. (pas de femme), pour 36 passagers très choyés. Ils sont une douzaine en salles des machines, salles au pluriel (2),  l'une pour le moteur au gasoil, l'autre pour la chaudière car notre bateau est le seul vapeur sur le Nil. Le moteur et les pistons sont d'origine. 


15 membres d'équipage  en cuisine et au service, c'est une bonne table et nous sommes impressionnés par l'efficacité du service. Buffet au déjeuner et dîner au chandelles.


C'est à John Mason Cook que l'on doit le développement du tourisme en Haute Egypte à partir de 1860. 

1886, JMC supervise à Louxor la construction du Winterpalace et trois ans plus tard, à Assouan, celle du Cataract, étape obligatoire pour les voyageurs obligés de changer de bateau pour gagner les temples de Haute Nubie et d'Abu Simbel, car il y  des chutes sur le Nil. 


1880, Le vice-roi d'Egypte accorde à Thomas Cook & sons la concession de toute la navigation sur le fleuve. Une première génération de bateaux voit le jour à partir de 1885,  puis une nouvelle  au début de XXe siècle dont le Steam Ship Soudan en 1921. C'est sur notre bateau que navigue en 1933, Max Mallowan et son épouse Agatha Christie. « Mort sur le Nil » est publié en 1937. Et c'est sur le Sudan que seront tournées les deux adaptations du roman, les intérieurs seulement pour la version cinéma avec Peter Ustinov, la totale pour la série télé avec David Suchet.



Depuis le pont supérieur, nous sommes comme au cinéma, observateurs de la vie sur les rives.


Rien à voir avec les autres bateaux sans âme, dont la plupart restent à quai faute de passagers en raison de la désaffection touristique pour ce pays... Sauf en bord de Mer Rouge.